Mark Robertson – Favorite People

Peut être le connaissez-vous derrière le pseudo Bullfrog, en duo avec le sale gosse Kid Koala. Peut être que vous ne le connaissez pas du tout. A vrai dire on s’en fout puisqu’on tient là un bien bel album de soul! Pendant que le DJ fou scratchait des notes de trompettes et s’installait douillettement chez Ninja Tune, Robertson composait tranquillement dans son coin ce disque automnal qui réchauffe les entrailles. Chanteur du Funk Montréalais, Mark Robertson s’est retrouvé en solo en tête d’affiche du Montréal Jazz Festival, puis plusieurs fois en première partie de Yael Naïm, à qui il a certainement volé la vedette. Première écoute, rien ne paraît casser des briques, mais un certain potentiel masqué laisse échapper un peu de fumée par les trous, celui de se démarquer d’un même artiste avec une configuration similaire, voix, guitare, basse, batterie.

Ce truc en plus, c’est d’abord une voix rassurante qui fait danser des paroles amoureuses, puis des instrumentations sans chichi, une simplicité dans les mélodies qui va permettre d’accrocher dès les premières notes. Les lointaines influences reggae de 20 yrs donnent envie de faire un câlin à la personne à côté de vous. Robertson sait qu’une guitare peut faire de belles choses lorsqu’on parle de blues, de soul ou de folk, la preuve avec Bounce, qui rappelle la joie communciative de Mocky, les airs bossa-nova qui s’emparent de Heaven ou le funk docile de Inside qui se la pète gentiment. D’accord, le morceau-titre n’est pas transcendant, mais peu de chansons suivent ce schéma qui manque un peu d’imagination, ce qui nous laisse l’occasion de nous délecter sur la plupart de ces 11 titres, comme Deeper Shade Of Green, pas très loin de fusionner avec Jamie Lidell, ou Beautiful, sur lequel il déroule sa voix du jeune insolent qui ne va pas tarder à faire tomber toutes les filles à ses pieds comme des feuilles mortes…