Memory Tapes – Seek Magic

Et hop, première claque de l’année. Pour l’instant, Seek Magic est sans contestation la meilleure chose que l’on ait entendu en 2010. Et veuillez bien me croire qu’il y a peu de chances pour que cet album soit éjecté du top ten d’ici la fin de l’année. Il s’agit là du tout premier album de Dayve Hawk et on sent pourtant une maturité précoce chez cet originaire du New Jersey, une ville qui semble fournir énormément d’inspiration à ses artistes si l’on en croit nos oreilles. Dayve est doté naturellement d’une de ces voix qui vous touche dès les premières vibrations, qui retentissent ici sur la chanson éthérée et nostalgique des années 80 qui introduit l’album, Swimming Field.

Ce projet est en fait la parfaite fusion de ses travaux antérieurs, lorsqu’il faisait de l’electro pop sous le pseudonyme Memory Cassette et du collage de sample derrière le patronyme Weird Tapes. Il fait copuler ses deux personnalités et joint donc les deux bouts avec Memory Tapes, trouvant un équilibre remarquable planant entre schémas pop et atmosphères nu disco à l’image de la légèreté de Green Knight. Extrêmement mélodique et estival, Stop Talking vise les dancefloor et représente une proie facile pour les remixeurs, par son énergie. Memory Tapes est d’ailleurs un remixeur très sollicité (Yeah Yeah Yeahs, Midnight Juggernauts, Peter Bjorn & John), et ses travaux qui sonnent finalement très nordiques (Cf Röyksopp mais en plus sérieux) ont déjà reçu un accueil très chaleureux chez ces veinards d’anglais et américains qui ont eu le droit de mettre la main dessus en 2009. Entre le psychédélisme aux connotations ethniques de Pink Stones et Bicycle, point culminant du disque avec ses choeurs extatiques, Memory Tapes développe sa voix obsédante et ses rêveries synthétiques à travers 8 titres. Ne cherchez pas, il n’y a rien à jeter.