Bumcello – Lychee Queen

Bumcello – Lychee Queen

Bumcello - Lychee Queen - Tôt ou Tard

Bumcello est l’un des rares groupes français entre guillemets « Electro » à mériter largement sa victoire de la musique. Peu importe qu’il y ait un trophée ou non (ils l’ont d’ailleurs coupé en deux), il s’agit ici d’une victoire au sens propre du terme, puisqu’avec Animal Sophistiqué, ils partaient sur des terrains encore moins foulés par l’homme que la Lune, parvenant à faire cohabiter toutes leurs influences dans une chanson. A l’instar des quatre premiers, cet album un peu fourre-tout n’était supposé exister que pour donner une stature discographique au groupe, qui n’existe réellement que sur scène, pour des concerts différents à tous les coups. Il n’y a qu’à les voir se donner la réplique : Vincent Ségal utilisant son violoncelle magique, le transformant tantôt en basse funky ou l’empoignant comme une guitare électrique, puis le barjot Cyril Latef, samplant à l’infini sa voix et ses drums insolites. Ses transmissions de pensée scéniques en font un couple qui s’emboîte comme papa-maman (musicalement parlant of course) et qui pour une fois s’est concentré sur l’élaboration de Lychee Queen comme sur un vrai album studio, sans pour autant s’y enfermer pendant des mois et en conservant toujours cette spontanéité qu’on leur connaît.

Lychee Queen tente de synthétiser toutes ces années d’expériences sonores et de collaborations (petit échantillon : M, Enrico Macias, 113, Agnès Jaoui, Cesaria Evora, Bernard Lavilliers, DJ Mehdi, Gotan Project & many many more…) et atterrit par défaut dans le bac Electro, mais aurait aussi bien pu tomber quelques rayons plus loin, rock, world, jazz, pop. « Le rayon électro est petit, tant mieux c’est plus facile de nous trouver! » nous racontait Cyril dans une récente interview. Mais avec cette pochette aussi kitsch qu’une nappe à carreaux et une brochette d’invités aussi épicée, difficile de les louper! Pour commencer, l’américain Tommy Jordan pose sa voix de lover sur le titre éponyme, où le violoncelle de Vincent crie déjà haut les coeurs. Chocolate Genius toaste sur No Enemies, Hip-Hop mélancolique aussi motivé qu’un discours de Martin Luther King. On part en diagonale avec Assiko Mintanan, petite perle Zouk ou Afro-beat emmenée par Mama Ohandja, figure des musiques africaines et accessoirement mentor de Vincent.

Le duo continue d’orchestrer les genres avec Salvador, qui sent bon l’Hispanie, House Fire Bird dont l’énergie émane surtout de la flûte de Magik Malik, que l’on retrouve bizarrement au chant sur Eurostar, sorte de Ska de cabaret avec des plumes! Mention spéciale à Ardi Built Half Of L.A., promenade funky dans les souks, préparant le terrain pour Blackalicious, qui signe l’un des meilleurs featurings de l’album. Et pendant que Vincent s’essaye au synthé, à la guitare acoustique ou au glockenspiel, Cyril prend à son tour le micro sur Bakin’ The Sun ou sur Hey Hey Hey Hey Hey, excellente improvisation de 8 minutes très représentative de leurs concerts qui garde le groove en ligne de mire…

Une belle leçon d’anti-racisme musical!

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