Dan Deacon – Bromst

Dan Deacon – Bromst

Dan Deacon - Bromst - Carpark Records

La musique de Dan Deacon, c’est vraiment n’importe quoi. Mais un n’importe quoi structuré. Un agrégat de sons et de styles agencés dans un ordre qu’il est le seul à connaître, et qui donne envie de se faufiler dans une foule d’un million de personnes en transe. Avec son premier disque unique en son genre Spiderman of the Rings, Dan Deacon montrait sa capacité à partir en couille au moindre prétexte et de manière totalement innée, comme s’il avait tout enregistré d’une traite. Trois ans après, le mec de Baltimore fait un saut artistique. On tourne autour des mêmes sentiments, mais la conception est plus réfléchie. Moins de machines et d’ordinateurs, plus d’instruments enregistrés live (xylophone, vibraphone, drums, piano…), des voix, des mélodies intenses et illuminées, font de ce Bromst un package émotionnel bien tassé.

Ça peut énerver, mais ça peut attiser la curiosité et susciter une certaine envie de danser et de sourire chez l’auditeur intéressé. Organisateur du festival DIY tous les ans avec son collectif Wham City, Dan Deacon prend du plaisir à rassembler les foules autour de choses fédératrices, modèle moral qui déteint ici dans sa musique. Ça nous faisait bien marrer quand il faisait intervenir le rire contagieux de Woody Woodpecker sur le premier album qui recèle quelques ersatz de génériques de dessins animés speedés. Mais sa musique n’est pas qu’une blague. Avec le morceau d’intro Build Voice, la réflexion traditionnelle des ignares de l’électro ‘Il est rayé ton disque ?’, se transformera très rapidement en ‘c’est super riche comme musique en fait!’. Des chœurs qui s’emballent joyeusement, un piano qui perd les pédales, des roulements de tambours de fête nationale, c’est la joyeuse symphonie bordélique à laquelle nous invite Dan. Red F dérange encore un peu plus la chambre, avec une foultitude de sons difficiles à identifier mais qui forment un tout audible et dansant. Snookered télescope habilement des samples vocaux à la mélancolie significative, et le caractère épique de Get Older contraste avec Surprise Stefani, une comptine de pop aérienne qui se termine en une berceuse big beat à la Chemical Brothers sur laquelle on préférera se défouler que s’endormir.

Plus d’une heure à ce rythme paraîtra un peu lourd pour les têtes fragiles, c’est pourquoi on conseillera l’écoute par petits morceaux, comme quand on sort 5 minutes sur le balcon juste pour se prendre une rafale de vent frais en pleine face… Définitivement un artiste à découvrir!

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