Swayzak – Snowboarding in Argentina (Extended & Remastered 2009)

Swayzak – Snowboarding in Argentina (Extended & Remastered 2009)

Swayzak - Snowboarding in Argentina (Extended & Remastered 2009) - Swayzak Recordings

Putain, 10 ans. Une décennie que le monde électronique a vu sortir cet objet fondateur qui a fait prendre à la house le virage minimal dont elle est victime aujourd’hui, même si on a du mal à trouver quelque chose d’aussi bon dans le tas. Snowboarding In Argentina est souvent cité comme référence, mais il faut se lever tôt pour le trouver dans les bacs. La ré-édition de ce classique a donc un double intérêt : faire découvrir ce qu’est un pionnier à ceux qui viennent d’arriver, et posséder enfin cet opus sur nos étagères, en version étendue et remastérisée. L’aventure Swayzak démarre en 94 mais c’est le maxi Bueno/Fukumachi qui leur met un coup de vent dans le dos, découverts et épaulés par le très influent Laurent Garnier. C’est l’occasion de se poser la question pourquoi notre Laurent national a flashé sur ce tandem alors inconnu : Fukumachi est une merveille de deep techno, qui évolue avec une confiance inébranlable vers un morceau qui a du rendre jaloux Derrick May. Bueno est peut être le morceau qui a le moins bien vieilli, mais a tout de même conservé son charme originel. Il termine le disque sur une note baléarique, avec des influences ambient, le genre de mélopée qu’on aime entendre au petit matin, avec juste ce qu’il faut d’acidité pour nous sortir de la grasse mat du bon pied.

Les débuts de David Brown et James Taylor sont donc loin d’être ridicules, même comparés aux fantastiques albums de pop minimale et charnelle qui ont suivi celui-ci. Enregistrés avec très peu de matos dans des chambres d’hôtel londoniennes le week end, certains morceaux duraient à la base 30 minutes, et ont pour l’occasion été ré-édités à la main, à partir de deux enregistrements originaux sortis en Angleterre et aux USA. Et force est de constater que le disque a abusé de la crème anti-rides. Speedboat est un track organique uptempo de 12 minutes pas du tout rébarbatives, largement inspiré par le son de Detroit comme la majeure partie de leurs premiers travaux. Ces sept longues pièces profondes comme un volcan s’enchaînent en se passant le mot. L.o.9.v.e. fait apparaître des détails electronica sur une bassline répétitive et un pied qui appelle à la danse qui lui donnent une finesse inexplicable. Comme son nom l’indique, le superbe Evil Dub installe une ambiance vaporeuse et dubby, et reste le morceau le plus mental et ensorcelant du disque. Toujours agrémentée de nappes au physique bien lisse comme sur Burma Heights ou l’aquatique Low-Rez Skyline, la musique de Swayzak se laisse déguster comme un plat dans un resto de luxe : peu de contenu dans une grande assiette, mais chaque élément a sa place, on ne manque de rien, on apprécie chaque bouchée à sa juste valeur… Et on est finalement rassasié!

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