Junior Boys – Begone Dull Care

Junior Boys – Begone Dull Care

Junior Boys - Begone Dull Care - Domino

Junior Boys conforte l’idée qu’il n’y a pas toujours besoin d’afficher une immense discographie et des années de carrière pour prétendre avoir acquis de l’expérience. La maturité, ils l’ont dans la peau depuis leur premier album. Grossièrement, leur catalogue plutôt maigrichon réunit deux albums (Last Exit en 2004 et réédité chez Domino en 2007, puis So This is Goodbye en 2006) et une compilation mixée remarquable d’éclectisme chez Get Physical, pour la série Body Language. Ce troisième album ne peut donc pas faire bande à part, et se réjouit de constater sur ce troisième opus que la mécanique pop moderne+electronica qui leur est propre est toujours aussi bien lubrifiée. L’une de ses principales spécificités est la production à distance. Jeremy Greenspan et Matthew Didemus sont géographiquement splittés : l’un bosse dans son studio d’Hamilton, et l’autre, récemment marié, communique depuis son domicile berlinois. Un manque de vrais contacts humains qui les force à aller droit au but lorsqu’ils se rejoignent, et qui semble ne pas affecter la qualité de leur musique toutefois plus minimale mais tout aussi organique que d’habitude.

Le duo canadien utilise l’appel à un ami en conviant les expérimentés Ewan Pearson et Guy Sternberg au mixage de certains morceaux. Les Garçons de Première (c’est comme ça qu’ils aiment s’appeler en français), amorcent ces huit titres avec Parallel Lines, une lente ascension digitale et très poétique qui place la barre considérablement haute! L’album ne dépassera pas ce niveau d’élégance, c’est vrai, mais il y a de quoi sustenter notre curiosité : la voix de Greenspan (qui a récemment contribué pour l’album de Morgan Geist de Metro Area) opère toujours délicatement sur Work, un brin acid et new wave. Bits and Pieces serait le track idéal s’il fallait un jour illustrer le terme ‘synth-pop’, même s’il dégage une mélancolie presque italo-disco et très proche des travaux de Kelley Polar, qui participe d’ailleurs à l’album. Dull to Pause est une chansonnette enfantine et sans ambition qui n’est rien comparée au premier single, Hazel, qui leur vaudra sans doute d’être joués dans les clubs au moment crucial d’emballer, juste après un morceau sexy de Sébastien Tellier. Même si elle reste agréable, la ballade Sneak a Picture en fait peut être un peu trop du haut de ses sept minutes qui tardent à laisser The Animator se manifester en traversant quelques nuages. La fermeture du rideau s’appelle What it’s For et nous laisse le temps de prendre du recul sur ce voyage auditif finalement très aérien qui n’éveille aucune envie de redescendre sur Terre…

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