Moderat – Moderat

Moderat – Moderat

Moderat - Moderat - BPitch Control

Moderat, ne cherchez pas plus loin, c’est le résultat de la fusion Modeselektor+Apparat. Fans de l’un ou l’autre (surtout l’autre), approchez et tenez vous prêts à vous ruer sur l’un des indispensables de 2009. D’un côté les rois des singeries électro, de l’autre, le prince d’une electronica élégante qui a cassé la baraque l’année dernière avec le fabuleux Walls. Pourquoi ne sortir un album que maintenant alors que la collaboration a démarré en 2002 ? Cette année là, Sascha Ring, Gernot Bronset et Sebastian Szary enregistrent un EP pour Bpitch Control, au titre pas innocent du tout puisqu’ils l’ont appelé Auf Kosten der Gesundheit (au prix de la santé). Comme s’il s’agissait en fait d’une coopération juste le temps d’un maxi, Moderat se sépare et chacun s’en va de son côté pour composer son album, respectivement Hello Mom! et Orchestra of Bubbles avec Ellen Allien. Un album plus tard et un grand bond dans leur popularité plus loin, sustentés par leurs tournées magiques, et des collaborations inopinées (Radiohead ou PuppetMastaz pour Modeselektor), ils se retrouvent l’année dernière en se croisant dans la rue, puis se remettent en studio après s’être engueulés comme des vieux potes. Le trio a choisi un enregistrement old school, s’appuyant sur de la vieille technologie, notamment une console de 1972 spécialement restaurée pour l’occasion. Petite particularité, Joshua Kit Clayton programme un algorithme de reverb spécifique, censé approfondir les ambiances (on n’a pas la chance d’en profiter avec le cd promo, qui vaut déjà le coup en mono).

Les premiers morceaux donnent l’impression d’écouter le nouveau Apparat en solo. Le jeu du qui fait quoi s’installe et on reconnaît directement la patte de Ring sur l’aérien A New Error. Le digne premier single s’appelle Rusty Nails, et reste effectivement l’un des meilleurs tracks de l’album. Apparat s’avance devant le micro sur cet electrobreak mélancolique et digitalement intense, comme sur la magnifique conclusion dubby Out of Sight. Partis d’un album purement instrumental, ils ajoutent des collaborations comme Eased, fruit d’une rencontre hasardeuse, qui pose son flow d’alien sur l’espèce d’escalade lente et acide Sick With it. Modeselektor déniche des parties vocales de Paul St Hilaire sur une vieille cassette, et s’en sert sur Slow Match, qui s’inscrit plus dans une veine ragga mais tout aussi deep que ses collaborations habituelles. Seamonkey est plus sauvage et on regrette que la mélodie apocalyptique du dernier tiers ne nous hante pas plus longtemps. Par contre, Nasty Silence est l’un des exemples les plus représentatifs de ces onze titres, à la fois profond et puissant, tout en progression, comme Nr.22 où des éléments Detroit luttent avec un beat qui hésite à prendre la tangente vers la techno pure.

Petit plus pour les gourmands, l’album est également disponible avec un DVD produit par les incontournables VJs Pfadfinderei qui les accompagneront sur leur tournée, et un morceau exclusif avec le flow supersonique de Busdriver est uniquement disponible en téléchargement sur le net…

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