datA – Skywriter

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datA - Skywriter - Ekler'o'Schock

Dans la catégorie jeunes cons qui énervent par leur précocité musicale, Ekler’o Shock va finir par créer une option au lycée en se revendiquant découvreurs de nouveaux talents comme Danger ou datA. Ce dernier est le premier à sortir son album, trois ans après avoir embarqué sur le paquebot de la french touch nouvelle version. On le sentait venir ce disque, trépignant d’impatience après des maxis comme Aerius Light ou Trop Laser, puis deux autres en forme de bande-annonce (Rapture et One In A Million). David Guillon n’a que 23 ans, et ne cite paradoxalement pas ses références parmi la génération Kitsuné ou Ed Banger, même si les comparaisons vont bon train, mais plutôt dans le hip-hop (Timbaland, Outkast), les BO de film un peu spatiales (Vangelis, Moroder) ou d’autres surdoués outre-manche dont il se sent plus proche par leur capacité à ressusciter les années 80 (Calvin Harris, Les Rythmes Digitales). DatA est définitivement un artiste internet, mis sur les rails par myspace et le buzz instantané qui s’est logiquement créé autour de lui.

Tout a démarré avec Aerius Light, fabriqué avec des bouts de ficelle, morceau symbolique issu du premier maxi qui apparaît tout de même sur l’album. C’est bien foutu, c’est radical et ça laissait déjà entrevoir les litres de jus que le bonhomme avait à revendre. Là où datA perce vraiment, c’est lors de ses collaborations avec Sébastien Grainger de Death From Above 1969, avec ces deux morceaux parés pour être entonnés dans les stades : Rapture l’a d’abord montré sous son jour seventies, produit avec l’intention de donner envie aux nanas de s’embrasser et aux mecs de renverser leur bière sur leur tête. One in a Million, dernier single en date, est un vrai tube electro-pop qui rappelle l’année où Benjamin Diamond bossait pour le compte de Cupidon en touchant tout le monde avec sa voix sexy et ses arrangements frais. Quand on parle du loup… Diamond appose son timbre par dessus les chœurs angéliques de Skywriter ou So Much in Love, sur lequel Breakbot allume son vocoder sur fond de disco-funk digital. Impossible de ne pas penser aux Daft Punk lorsque l’on entend ce type de chansons, comme l’épique et cosmique, bien qu’un peu kitsch Electric Fever, ou Morphosis où il va peut être un peu trop loin dans la caricature de Digital Love. Verdict hume le Moroder à 100 mètres, une space-disco pas très originale mais maîtrisée, mais on préfère quand il s’énerve : avec Nightmare, il n’a rien à envier aux morceaux les plus violents de Justice ou Yuksek, qui doivent le regarder avec de méchants yeux et voir en lui un concurrent sévère. On croit d’abord que Blood Theme va clôturer l’album sur une ballade au piano capable de calmer les esprits. Oui, mais non. Une ligne de basse electrotek vient vite fracasser le mur et confirmer que Skywriter est un album qui va cartonner, aussi bien dans les clubs pointus que dans les Macumba. J’exagère, mais datA a réussi un tour de force en équilibrant la difficile équation entre electro-tek underground et mainstream!

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