Zombie Nation – Zombielicious

Zombie Nation – Zombielicious

Zombie Nation - Zombielicious - UKW

Zombielicious, c’est un peu l’album anniversaire de ce DJ-producteur munichois, grande gueule mais relativement discret, qui sait donner de bons coups de pouces aux DJs en fournissant des plaques qui sortent du lot avec leur côté anti-conventionnel. Il y a effectivement tout juste dix ans que DJ Hell embauche Zombie Nation le temps d’un maxi sur sa structure Gigolo Records. Difficile de trouver mieux comme tremplin. Et tout s’emballe pour lui lorsqu’il devient victime de son succès avec l’anthem Kernkraft 400 qui use les cellules des clubs internationaux. S’il ne se vante pas d’avoir figuré sur des compilations en écoute dans les supermarchés, c’est qu’il est en recherche perpétuelle d’une approche techno inédite. Avec ce quatrième album, il continue sa quête vers un son inimitable, crade et discoïde, capable de déterrer votre arrière grand-mère pour organiser une chorégraphie à la Thriller dans un cimétière.

Les idées qui émergent du cervelet de ce mort-vivant doivent sans doute beaucoup à l’ambiance de ses tournées avec Soulwax, des dates que l’on imagine chaotiques… Mas de Todo est une intro pachydermique entre délire sixties, ligne de basse sale comme un gosse qui a joué dans la boue, et claviers qui rendent fou! Nos attentes quant à cet album sont bien fondées, Zombie Nation a décidé de se torcher le cul avec la hype électronique actuelle en posant de nouvelles bases, comme ce Get It faussement italo-disco avec son compagnon vocal de toujours My Robot Friend, puis la tournure épique façon années 80 que prend Supercake 53, ou Radio Controlled avec Steve P, où les instruments joués manuellement se perdent dans un foutoir aussi dangereux qu’une cloture électrique. L’adjectif ‘cosmique’ est de rigueur lorsque l’on parle de morceaux nu-disco (voire nu-nu-disco) comme The Fact ou l’orgue de vieux films d’horreur de Mystery Meat Affair . Un certain Mr Oizo aurait pu composer les deux parties de Worth It, la première purement électro et truffée de détails industriels, et la seconde au groove syncopé et jazzy par transparence. Florian Senfter aka Splank aka John Starlight et aka Zombie Nation of course nous force à prendre une douche après cette écoute délicieusement salissante qui finit par des tracks travaillés à sa façon avec une petite influence Justice comme Filterjerks ou la hard-house bien grasse de Seas of Grease. Il a finalement du mal à cacher son statut de rejeton de l’école allemande avec les sombres Forza et Bass Kaput, à ranger pile poil entre Ellen Allien, Smash TV et DJ Hell…

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