Various Artists – A Boy’s Own Odyssey: Acid House Scrapes & Capers

Various Artists – A Boy’s Own Odyssey: Acid House Scrapes & Capers

Various Artists - A Boy's Own Odyssey: Acid House Scrapes & Capers - Junior Boy's Own

L’histoire de la musique électronique avance petit à petit. Les premiers anniversaires conséquents commencent à arriver en série. L’année 2009 est déjà la célébration des 20 ans du (deuxième) Summer Of Love, les 20 ans du label new-yorkais Strictly Rhythm, les 10 ans du label londonien Defected. Il y a un autre anniversaire de choix célébré par une compilation, les 20 ans d’un autre label londonien, Junior Boy’s Own (JBO pour les intimes). Si nous voulions faire de l’humeur facile, nous dirions « c’est un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître… » mais j’en doute. Au pire, vous ne connaissez pas l’historique, l’origine du nom mais tout le monde connait des artistes ou des titres de ce label. Ce label a lancé de très nombreux artistes en Europe mais si nous devions en citer que deux, nous citerions probablement Underworld et The Chemical Brothers, rien que ça…

Le label Junior Boy’s Own a une histoire intrinsèquement lié au développement de la musique électronique en Angleterre. Frankie Knuckles au Warehouse et Larry Levan au Paradise Garage ont chacun marqué de leur empreinte la musique et lancé des mouvements musicaux aux Etats-Unis. JBO en a été le premier relai européen avec des artistes européens. Ces quatre jeunes Terry Farley, Andy Weatherall, Steve Maize et Eckles Cymon, à l’origine de JBO, ont marqué durablement l’esprit clubbing européen et ont créé une scène et un décor propice à l’évolution de celui-ci. Si nous en croyons, Bill Brewster, auteur de Last Night A DJ Saved My Life: « Junior Boy’s Own, un label qui non seulement définissait ce qu’était vraiment le son dance britannique mais aussi ce qu’il devrait être. Il n’y avait pas juste des bons enregistrements ou des bons enregistrements House mais ils ont aussi suscité quelque chose qui était ancrée dans la culture britannique. »

Si le monde connait aujourd’hui des artistes comme The Chemical Brothers, Underworld, X-Press 2 ou Andrew Weatherall, ce sont grâce à ces jeunes entreprenants. Ils ont aidé ces groupes à passer de petit artiste local à artiste de renommée internationale en leur offrant une structure d’accueil, en leur permettant un apprentissage et un lieu d’expression. Ils ont quelque part posé la base de ce qui allait devenir la « culture club ». Et le paradoxe est que toutes ces personnes sont montés en notoriété parce qu’ils étaient un ami d’un ami de Terry Farley. Si on écoute ce dernier: « Tous ceux qui ont signé sur JBO, étaient des bons amis ou des amis d’amis, ou c’étaient des clubbers. Ed et Tom (The Chemical Brothers) étaient juste des gamins qui sortaient au Most Excellent à Manchester, Darren Emerson était juste un DJ qui mixait au Milk Bar aux soirées du lundi, X-Press 2 – Rocky et Diesel n’étaient que deux enfants de Hayes qui avaient des visages familiers – deux jeunes qui allaient aux soirées Charlie Chester’s Flying. »

JBO s’était hissé en une organisation, un label et des soirées de clubbers pour les clubbers et par des clubbers. Ils avaient même à l’époque leur Fanzine « Boys Own » aux graphismes fait maison, décalés et humoristiques. Une empreinte qui est resté jusqu’à aujourd’hui présente sur l’ensemble de leur graphisme. Le premier article, en 1987, était d’ailleurs consacré à l’Acid House, il s’intitulait Bermondsey Goes Balearic et était écrit par… Paul Oakenfold. A l’occasion de leurs vingt ans, un livre de 440 pages, reprenant presque tous les numéros sortis, et intitulé « Acid House Scrapes and Capers » a été édité. En dehors d’être les précurseurs européens en terme de clubbing, ils sont probablement la toute première presse spécialisée en ce domaine.

A ce moment-ci, la question se pose « mais va-t’il nous parler de cette compilation? » et la réponse est… Je vous en parle depuis le début. En effet, même si à aucun moment, je n’ai expressément abordé de titres, cette compilation ne peut être perçue qu’à travers son histoire et le changement apporté par JBO dans le développement de la musique en Europe. Nous retrouvons par exemple, sur cette compilation le tout premier titre du label, Raise (63 Steps To Heaven) par les Bocca Juniors. Il est également possible d’y retrouver l’inoubliable Loaded de Primal Scream, remixé par Terry Farley. Le titre What Would We Do? de DSK rappellerait peut-être quelque chose aux plus jeunes d’entre vous puisqu’il a été samplé par le chanteur pop Wiley pour son titre Wearing My Rolex. Cette compilation nous permet également de retrouver la première sortie de deux groupes historiques. Nous pourrons y retrouver ainsi Mmm… Skyscraper I Love You d’Underworld et Leave Home de The Chemical Brothers. Ces deux groupes nous montrent déjà sur ces deux titres tout leur potentiel. En parlant d’Underworld, le titre Born Slippy Nuxx est également présent. Une version quelque peu différente de la version qui a fait le tour du monde suite au film Trainspotting. Dans un autre style, citons aussi le titre vocal Big Love, en Eat Me Edit de Pete Heller qui ne manquera pas de raviver quelques souvenirs aurpès des plus âgés qui me lisent.

Cette compilation n’est ni un ensemble de vingt-quatre titres, ni un best of à la gloire de Junior Boy’s Own, ni une ode à ces artistes mais un morceau d’histoire à savourer mélodie par mélodie pour ne percevoir la réelle portée et les changements que cela a provoqué. Avant de vouloir s’attaquer au futur de la musique électronique, connaissons d’abord son histoire.

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About author: Sultan El Turrah

Founder and owner of TheClubbing.com / Document electronic music since 1999.

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