Emilie Simon – The Big Machine

Emilie Simon – The Big Machine

Emilie Simon - The Big Machine - Barclay

On avait Willy Wonka et sa chocolaterie, on a maintenant Emilie Simon et sa Big Machine, un autre univers féérique et musical huilé au sirop de sucre. Revenons il y a 6 ans, lorsqu’elle sortait son premier album éponyme, qui lui a valu une victoire de la musique en France. Pas nécessairement une référence, mais il est vrai qu’une chanson comme Désert n’a laissé personne indifférent. Elle sort ensuite Vegetal, moins timide, juste après une magnifique parenthèse cinématographique. Sur la BO de La Marche de l’Empereur, sa voix n’était qu’un stalactite qui tombait sur une banquise electronica très pure, bien loin de ce nouvel opus résolument synth-pop. Emilie vit aujourd’hui à New-York, un petit ver dans la grosse pomme qui s’affirme sur disque s’entourant de musiciens américains et de producteurs indispensables comme Mark Plati (David Bowie, Alain Bashung), ou celui que tout le monde s’arrache Renaud Létang (Feist, Jamie Lidell, Gonzales) au mixage.

Attention, The Big Machine n’est pas synonyme d’album purement électronique. Le mélange pop et électro sonne juste sur l’introduction Rainbow, qui nous aide à tomber instantanément sous le charme de sa voix toujours aussi sexy et prépubère. Premier single mérité, Dreamland partage des souvenirs eighties digitaux, où un refrain accrocheur évolue sur une grosse ligne de basse. La comparaison est évidente, Emilie aime partir dans les aigus à la manière de Kate Bush, une ressemblance encore plus marquée sur Nothing To Do With You, des intonations sinusoïdales, une façon de chanter qui nous plonge dans des instants inattendus et excentriques… Comme pour se faire pardonner auprès des non-francophones (ou tout simplement parce que ça sonne bien), elle chante presque tout en anglais. Sur le joyeux et fanfaron Ballad Of The Big Machine, elle se permet un couplet en français, qui nous fait un peu regretter ses anciens albums. Un plaisir de perdu, dix de retrouvés. En artiste accomplie, Emilie Simon a dopé sa musique en efficacité, changeant radicalement de style et dégageant son énergie sur des orchestrations intenses pour signer un vrai album de pop digne d’une Madonna. Elle prend quelques risques bien sentis, comme l’électro pêchu de Chinatown qui semble produit par Vitalic, The Cycle, un faux-semblant de duo entre Lykke Li et David Bowie, puis Rocket to the Moon, où on l’imagine en jupon sur les planches de Broadway, de la pop de music-hall qui gagne à tous les coups quand il s’agit de donner le sourire.

La nouvelle victoire de la musique est dans la poche. J’ai déjà voté.

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