Grasscut – 1 Inch / 1/2 Mile

Grasscut – 1 Inch / 1/2 Mile

Grasscut - 1 Inch 1-2 Mile - Ninja Tune

Grasscut, c’est l’histoire d’un gros coup de bluff en 3 EPs étalés sur un an. Tout a commencé avec High Down, premier single et morceau d’introduction de ce premier album, un piano et une voix d’une tristesse accablante puis une envolée dans un délire post-rock folklorique. Chose déroutante, les trois maxis se suivent et ne se ressemblent pas et Grasscut s’amuse à exhiber ses humeurs disparates, divergeant dans les styles pour mieux converger vers cet album aux facettes hétérogènes. Andrew Phillips et Marcus O’Dair, l’un composant pour la télévision et le cinéma, l’autre ne quittant pas sa basse et ses claviers, ont depuis tourné avec Plaid, Clark, Luke Vibert ou Nathan Fake, autant d’artistes singuliers qui pourront eux aussi se vanter un jour d’avoir joué aux côtés d’un groupe aussi plurivalent.

Seul problème notable de l’album, ceux qui suivent ont déjà pu écouter les morceaux phares sur maxi. On aurait préféré que Grasscut laisse planer le mystère après High Down, mais pour ceux qui n’ont pas suivi, c’est tout bénef. Influencé Kraftwerk, Old Machines est caractérisé par une voix plutôt folk qui fait glisser ses mots sur des ressorts et mécanismes qui grincent, des cordes découpées en rondelles, une marche régulière qui semble orchestrée par une fanfare de jouets. Le duo évite sans arrêt les lieux communs, avec le surprenant The Door In The Wall qui, tout en étant la chanson la plus accessible des neuf titres (seulement?), cherche à faire entrer le folk de force dans des synthés aux sons psychédéliques. Sur The Tin Man, on a juste envie de souffler la couche de poussière qui surplombe ce chant venu de nulle part. A ce titre, les voix choisies par le duo viennent la plupart du temps de téléphones portables, de grammophones et d’enregistrement de commérages entre mères ou retranscription de poèmes d’antan. Meltwater contient de bonnes phases electronica, des cliquetis assez discrets pour laisser s’exprimer le chant et les claviers. Un drôle de mélange qui s’éparpille un peu comme la romance expérimentale In Her Pride. Avec son instru abstract hip-hop précise et épaisse, Passing aurait pu être produit par Flying Lotus, pendant que Muppet s’installe au sommet et attrape le pompon du meilleur morceau de l’album. Après deux minutes d’intro décalée, ça valait le coup d’attendre pour se laisser aller sur cet énorme coussin rembourré d’une mélodie saturée et incroyablement épique.

La surprise est moins énorme que prévue, mais Grasscut livre malgré tout un album bien parti pour rester un bon moment en tête de gondole du catalogue du label.

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