Svinkels – Dirty Centre

Svinkels – Dirty Centre

Svinkels - Dirty Centre - At(h)ome

Ok on peut dire que c’est du hip hop français. Mais attention, on est bien loin de celui des cités, diffusé sur Skyrock à longueur de journée. La comparaison avec TTC ou La Caution est tentante et ne serait pas accidentelle, même si les Svinkels possèdent sans conteste un son bien à eux: un beat super fat, des mélodies qui te restent dans la tête, et des paroles à la con dépouillées mais non dénuées d’intelligence. Deux albums et deux maxis étalés sur 10 ans, et rien depuis 5 ans… La faute à des collaborations individuelles qui prennent du temps (Sébastien Tellier, Cosmo Vitelli, Le Klub Des 7,…), et à leur combat sans merci avec les maisons de disques qui les a en effet poussés à déménager ailleurs à chaque sortie! Une trop grande gueule? Pas si sûr, la triplette préfère sans doute garder sa salive pour assurer la maîtrise de leur flow qui captive l’auditeur à lui seul. Ceux qui les ont vu en live avec DJ Pone (Birdy Nam Nam) pourront témoigner de leur statut de bestiaux de scène. Comme pour bâtir un énorme pont vers leurs influences, le trio pose devant des étoiles blanches américaines qui scintillent sur le bleu de notre drapeau. Influencés par le Crunk, le hip hop, et le rock d’outre-atlantique, Gérard Baste, Nikus Pokus et Mr Xavier ouvrent le Dirty Centre, un hôpital où les gens en manque de claques hip-hop iraient se faire soigner.

Mastérisé par le Dr Crunkenstein, l’album sonne gras comme les déchets issus d’une liposuccion de sumotori. A force de scander leur nom dans chaque chanson et de balancer des slogans comme « Ce qu’on veut c’est 7500 morceaux de nous dans ton iPod » ou « J’veux voir les tétons qui pointent sous les soutifs, les dessous de bras qui suintent pour le Svink’ ultra festif », on pourrait les prendre pour des prétentieux qui ne savent plus s’ils aiment le rap ou s’ils détestent le rock. Se la péter est pourtant chose courante dans le hip hop, et c’est sans doute en posant ce décor impossible à prendre au sérieux qu’ils nous poussent à les suivre dans leur délire, à bouger la tête comme un chien de plage arrière et à apprendre les paroles par coeur.

Les 14 titres font leur effet dès la première écoute, avec leurs refrains imparables et leurs instrus efficaces dans le genre simple-mais-fallait-y-penser. Le bien-nommé Le Club De L’Apocalypse nous met en garde avec son synthé piqué à Lucifer avant d’entamer l’évident single Droit Dans Le Mur (clin d’oeil aux USA?), et le poème digital ludique Faites Du Bruit, à base d’onomatopées. Un peu plus loin, Baste et ses potes se foutent de la gueule de La Ferme, des kékés-tunning (Dirty Centre), et même de leur public (C’est Des Cons) avec une ironie bien piquante. On se demande tout de même s’ils ne sniffaient pas du chocolat en poudre en composant certains titres comme le (volontairement?) ridicule Du PQ Pour Mon Trou Trou, qu’on entendra bientôt dans les cours de récré, ou le super-funky-comique Tout Nu Yo!, avec son instru à la Puzzle. Avec leur désinvolture habituelle, les Svinkels toastent intelligemment, sans obligatoirement débiter 100 mots à la minute, avec les excellents Le Blues Du Tox et La Youte et son air pop seventies.

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