Jay Bharadia – The Yeti Cave

Jay Bharadia – The Yeti Cave

Jay Bharadia - The Yeti Cave - Lumenessence Recordings

J’ai beau me forcer et me creuser le cerveau, il me paraît impossible de trouver ou d’inventer un terme capable de coller à la musique de Jay Bharadia. Bizarrement, et on ne sait pas pourquoi, l’image du Yéti est évocatrice. A la première écoute, on imagine bien la bestiole poilue et solitaire, là-haut dans sa grotte, en train de composer sereinement (même s’il a l’air de manger un peu n’importe quoi) des morceaux mélancoliques avec de la neige et des stalactites pour tuer l’ennui. Par chance, ce jeune franco-indien de 26 ans a été bien élevé, musically speaking. Ses parents ont commencé par lui mettre de l’Afrika Bambataa en poudre dans son biberon, un très bon début qui se voit complété dans l’adolescence par un amour pour les mixtapes de solos de trompette et les disques de Jean-Michel Jarre. Mais quel est le devenir de sa carrière? Il hésite entre cinéma et musique et craque finalement pour ses samplers et boîtes à rythme, sans mettre le grand écran à la poubelle puisqu’il garde tout de même cet amour pour les arts graphiques, en attachant de l’importance à ses vidéo-clips (tapez Jay Bharadia sur Youtube, vous verrez bien).

Le label de Brighton, Lumenessence Recordings, continue donc de proposer des artistes hybrides avec The Yeti Cave. Mais Jay Bharadia ne prévient pas et ne laisse aucune piste pour deviner ce qu’il va se passer d’un track à l’autre. Une ambiance agréablement hypnotique stagne au-dessus de nos têtes, en commençant par Snowy Day, premier single tiré de l’album où Scruffy D remet sur le tapis la question cruciale de la qualité du Hip-Hop français. Cette instru bien accordée et ce flow clair volontairement novice lui donnent un charme incroyable! L’album reste globalement downtempo, comme ce chant de diva en noir et blanc qui accompagne la mélodie plus soûle que soul de Little Boy. Même si on peut se demander dans quel pays on est lors de la première écoute, tous les morceaux maîtrise la magie blanche: la guitare sèche et répétitive de Motherculture où une voix lointaine se plaint sur un beat à la DJ Shadow, les battements electronica de Trellick Tower qui supportent un clavier métallique, ou Roffmaloff qui ressemble à du disco sur son lit de mort, près à rendre son dernier souffle. Il y a aussi Le Lac et Goldbird, ces deux jolies berceuses en interim pour remplacer le marchand de sable, l’outro Spark Out où l’on se fout d’entendre cette orchestre pseudo-celtique qui chante faux parce que ça sonne bien, puis le poétique Un Beau Jour ou Scruffy D fait une nouvelle apparition, encadré par une voix féminine qui donne l’illusion avec ses paroles naïve que la vie est rose comme une barbapapa. C’est con mais c’est beau.

Le Yéti de Jay Bharadia fait bien son boulot et laissera une empreinte grosse comme ça à qui veut bien se laisser guider…

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