Brain Damage – Burning Before Sunset

Brain Damage – Burning Before Sunset

Brain Damage - Burning Before Sunset - Jarring Effects

Cela fait maintenant plus d’une décennie que la basse dialogue avec les machines au sein du groupe stéphanois Brain Damage. Apparemment, elles ont des choses à se raconter. Au milieu d’une scène déjà survolée dans toutes ses diagonales, le duo « survit » grâce à une envie constante de faire muter le dub et d’en explorer toutes les possibilités, dans la limite du raisonnable. Là ou d’autres pionniers cherchent l’expérimentation (High Tone) ou l’énergie rock (Zenzile), Brain Damage reste fidèle à leur style original, en délaissant le côté roots pour privilégier les mélodies atmosphériques et ambiances profondes. Même si leurs choix n’ont pas toujours fait l’unanimité, Martin et Raphaël ont toujours su bien s’entourer, en invitant des musiciens et featurings vocaux parfois insolites. Pour ce cinquième album, le seul « élu » de ce casting géant s’appelle Black Sifichi, déjà grand habitué de leurs infrabasses caractéristiques.

Le MC joue le rôle de 3ème membre et se montre efficacement discret, plaçant ça et là des bribes de textes équivoques qui renforcent les ambiances déjà nébuleuses. Brain Damage suit le même cheminement de pensée que leurs concerts : le calme, la tempête, le calme à nouveau, puis le mystère… Avec sa voix grave et charismatique (aussi flippante que la voix de Vincent Price dans Thriller), il introduit l’album avec la poésie tourmentée et aérienne There Is A Wind, avant de monter en intensité avec la magnifique complainte Ignore. Only Lost In The Sound hausse le ton avec ses cuivres menaçant qui mettent la personnalité tragico-dubby du morceau dans un ascenseur. Le compteur des bpm s’emballe dès le 4ème track, Smoke In Our Minds, qui laisse le temps de nous accrocher fermement pour supporter l’alarmant Bull’s Ass. Black Sifichi reste impassible devant cette déferlante de basses pachydermiques et remplit son job de maître de cérémonie. Son rôle de canaliseur de tension devient alors indispensable, surtout quand on se prend le hardcore de Don’t Ask Me Why dans les joues. Quand ça monte, il y a un moment donné où il faut redescendre. Le céleste Possibility Of Love s’en charge et la seconde partie du disque se veut plus deep avec le downtempo My Legs, My Arms, My Mind & My Brain, ou les cordes opportunes de The Tower To Eternity. Ils terminent ce Burning Before Sunset sur deux interludes pas loin des délires serbo-croates de l’album Short Cuts.

Brain Damage est encore là pour faire vivre les sensations dub et bien sûr, plus grosses sont vos enceintes, plus vous apprécierez…

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