Mayer Hawthorne – A Strange Arrangement

Mayer Hawthorne – A Strange Arrangement

Mayer Hawthorne - A Strange Arrangement - Stones Throw Records

Quoi? C’est lui qui incarne la renaissance soul? Avec son gilet ringard, sa chemise à carreaux et ses lunettes d’intello? Blague à part, pour ceux qui ont loupé la sortie de Strange Arrangement à l’été 2009 et qui sont restés dans leur grotte sans jamais entendre le morceau Just Ain’t Gonna Work Out, séance de rattrapage avec une réédition méritéepour un disque qui mérite (presque) le même succès que l’autre blanc-bec funky Jamie Lidell. Pour tout vous dire, l’anecdote principale qui tourne autour de la genèse de ce disque est assez rigolote : Peanut Butter Wolf, boss respectable de l’excellent label Stones Throw n’était pas super emballé au départ, se demandant même s’il s’agissait de re-edits de vieilles chansons. Quand il a vu le personnage, il y croyait encore moins, et pourtant, cet amoureux de Detroit assure derrière le micro.

Influencé par Isaac Hayes et Barry White, Mayer Hawthorne sait se rendre irrésistible avec des perles comme Maybe So, Maybe No, ou One Track Mind qui font toujours plaisir à entendre un an plus tard. C’est vrai que ça sonne très seventies mais avec son look d’étudiant américain old school, il s’est sans doute tapé toutes les nanas de sa classe en leur chantant des ritournelles comme Your Easy Lovin’ Ain’t Pleasin’ Nothin’ ou I Wish It Would Rain! Parler de Motown peut paraître un peu trop flatteur mais on s’en rapproche avec Make Her Mine ou le poussiéreux Let Me Know qui ne convainc cependant qu’à moitié. Même si le côté lover est surjoué (avec des vinyles en forme de coeur), on se délecte de la simplicité de la ballade soul façon Marvin Gaye, A Strange Arrangement, le percussif The Ills pour faire la fête et par dessus tout le single Just Ain’t Gonna Work Out, très addictif et aphrodisiaque.

L’intérêt de cette réédition réside également dans les morceaux bonus, à commencer par deux inédits : Love Is All Right qui manque d’entrain et semble avoir été enregistré au réveil malgré un refrain sympathique, et When I Said Goodbye sur lequel il affiche un sacré charisme. On trouve également quatre versions inédites de Green Eyed Love à télécharger : Waajeed fait son travail dans une veine broken beat à la Jazzanova, et Classixx officie dans un tout autre exercice digital, purement instrumental et joliment foutu.

Le caractère sirupeux de Mayer Hawthorne a réussi à séduire Gilles Peterson. Le maître a parlé, et on ne discute pas.

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