Holger Zilske – Holz

Holger Zilske – Holz

Holger Zilske - Holz - Playhouse

Vous connaissez sans doute mieux Holger Zilske sous son sobriquet Smash TV. 8 ans d’activisme et une trentaine de sorties électriques et révolutionnaires au commencement, toutes proportions gardées. Sous son vrai nom, il tombe le masque et tend vers quelque chose qui correspond peut être à sa vraie personnalité, moins salace, plus éthéré, mais avec un côté dancefloor omniprésent. Entre diverses sollicitations à la production (les bras de la majorité des albums d’Ellen Allien, c’est lui), six maxis ont vu le jour ces deux dernières années et laissaient présager un album qui tiendrait sur la longueur. Réduit au titre de Holz, le disque ne sort pas sur Bpitch Control, mais sur l’exigeant label Playhouse, dont les compilations Famous When Dead ont toujours un impact colossal sur la mouvance actuelle. Lichterfelde est une introduction limpide qui laisse l’auditeur sans beat pendant 2 minutes 30 histoire de bien s’imbiber de ces fragments de deep techno évasive, le genre de son qui aurait pu l’envoyer direct chez Soma. Un extrait anticipé de cet album nous était offert par Claude Von Stroke sur la dernière sortie mixée de chez Fabric, et avait laissé suggérer une certaine finesse dans les nouvelles productions d’Holger. Mes Yeux est donc la suite logique du morceau précédent, et permet au groove de s’exprimer librement avec la voix féminine et passagère de DJ Mini qui laisse son regard tout expliquer.

Les entrées en matière discrètes et minimalistes de la plupart de ces 10 morceaux donnent l’impression que l’on va aboutir à de puissantes vagues ambient. On aurait aimé que ça se produise, mais un beat house vient souvent talonner ces micro-détails qui rendent le tout faussement minimal, comme Roter Rausch aussi élégant que My My et organique qu’Alexander Kowalski. Mais Zilske n’échappe pas à l’exercice et offre une jolie pièce electronica entre Fennesz et Apparat, avec la voix pure mais parfois maladroite du suédois August Landelius, un morceau peut être un poil répétitif qui aurait mérité plus d’intensité, mais dont on se délecte volontiers, comme la ballade vaporeuse finale To Them To Me. Il est vrai que certains morceaux auraient pu être produits il y a dix ans comme Druckraum ou le côté plus brut, glacial et encore plus typiquement teuton qu’une choucroute de Work qui contraste avec le groove fantomatique de Olho Gordo que Villalobos garde à coup sûr à portée de main dans son bac. La personnalité Smash TV essaye de sortir de son ventre avec un Metrodancer plus électrisant que la moyenne. Au milieu d’une techno suffisamment bien produite pour sortir du lot mais tout de même hésitante, il trouve enfin une mélodie d’anthologie sur le superbe Have a Cup of This. Au final, Holz est un album intelligent, loin d’être une compilation de maxis et qui emboîte sans problème le pas au dernier DJ Hell.

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