Dan Curtin – Lifeblood

Dan Curtin – Lifeblood

Dan Curtin - Lifeblood - Mobilee

Avec plus de septante singles, neuf albums et une carrière approchant les deux décennies, Dan Curtin a su marquer les esprits de plusieurs générations d’amoureux de la musique électronique. Ce producteur du Middle West américain, plus précisément de Cleveland dans l’Ohio, a débuté sa carrière au début des années 90 avec ses premières productions sur le label de Détroit, 33rpm Records. Depuis Dan Curtin est passé par de nombreux labels ayant marqué l’histoire comme Strictly Rhythm, Peacefrog Records ou Sublime Records, sans oublier des labels un peu plus jeune comme Tuning Spork ou plus récemment Mobilee. Sous l’impulsion du label belge Buzz, il décide aussi de lancé son propre label en 1992, Metamorphic Recordings, label toujours en activité d’ailleurs. Cet artiste a su tout au long de son parcours allié les mouvances et ouvrir son horizon musical, passant de la techno Detroit à de la House au teinte Chicagoane avec un petit détour par la Hip-Hop colorée aux sons électroniques. En 2003, Dan Curtin rond un peu avec son passé et veut donner une nouvelle impulsion et dynamisme à ses productions en s’inspirant du la nouvelle ville référence en musique électronique à ce moment-là, Berlin et commence à collaborer ave une nouvelle génération de labels comme Turning Spork, Klang Elektronik, Soma, Leena et Mobilee. Et c’est précisément sur le label d’Anja Schneider et Ralf Kollmann, Mobilee, que Dan Curtin est de retour avec son neuvième album, Lifeblood.

Ce nouvel album est fidèle à l’approche musicale du personnage et mélange ainsi les mouvances Techno, House, Hip-hop et Rnb à travers 16 titres que nous pourrions scinder entre une dizaine plus orienté vers l’énergie et le dancefloor et le reste étant plus Chill Out ou carrément Hip-Hop. Une tendance que nous retrouvons de plus en plus pour le moment, une sorte de retour aux sources pour certains des pionniers du genre. L’album s’ouvre sur le très minimal mélodique track, Free, titre avec quelques touches de Hip-Hop dedans comme si l’artiste voulait nous faire comprendre son univers libéré sur ce seul titre. L’aventure mélodique continue avec Invisible Man In Drag qui nous emmène dans un univers House atmosphérique vu en slow-motion, univers un peu particulier que nous retrouvons sur le dernier titre de l’album, Breath. Le troisième morceau, Mirrors Reflecting, combine des percussions laconiques et dures sur fond d’effets spatiaux. Un titre introduisant parfaitement les cloches de la plage I See Light qui gagne un peu en rythme et prend une énergie plus chaude, tout en continuant les effets spatiaux introduits par le titre précédent. Other (Lost In You Mix) continue dans la direction House amorcée, avec l’apparition d’un vocal, de son encore un peu plus chaleureux. Two Tickets To Paris, que nous pouvons rapprocher du titre Schlafwagen, font ressortir, quant à eux, le côté berlinois (amorcé depuis 2003) de l’artiste avec des sonorités minimales typiques de la capitale allemande. Petite interlude musicale avec la minute vingt-cinq de Blood qui apaise un tout petit peu avant de repartir sur le son plus pêchu de Blast, qui rappelle un tout petit les premières sorties de l’artiste avec un son Techno Détroit remis au goût du jour. Le voyage continue avec un autre petit intermède, Hidden, qui sert d’amorce pour l’ouverture de Perfect Affaire, moment plus reposant aux sonorités colorées de funk et de blues électronisé, nous emmenant dans univers beaucoup plus Deep. L’artiste avec un univers musical aussi large, ne pouvait pas s’arrêter dans le panel de style et il nous propose ainsi sur le titre Mr. Bean Do An E des sonorités reggaeton bien sèches. S’ensuit le titre You Get What You Need qui met en avant les accords de piano sur un rythme hyper dynamique aux accents Tech House. Petit intermède musicale d’une cinquantaine de seconde avec Overlook qui annonce un nouveau changement de rythme et de style sur le track qui lui succède. En effet, avec Can’t Say No, nous avons une explosion de sonorités Hip-Hop sur fond de musique électronique, un des tracks les plus réussis et les plus aboutis de l’album à mon sens.

Cet album est une véritable fusion entre les genres mais aussi entre les technologies puisque Dan Curtin a utilisé aussi bien des instruments que du hardware analogique (comme les boîtes à rythme des années 70), le tout combiné à une utilisation massive des nouvelles technologies. Par exemple, le titre Can’t Say No avec Blacknile est née le résultat d’une collaboration exclusivement distante via le site Soundcloud sans qu’aucune rencontre entre les deux protagonistes n’aient lieu. Avec Lifeblood, Dan Curtin signe une véritable réussite tant sonore que culturelle avec un véritable aboutissement de son ouverture musicale.

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About author: Sultan El Turrah

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