Agoria – Impermanence

Agoria – Impermanence

Agoria - Impermanence - InFiné Music

Sébastien Devaud, plus connu sous le nom d’Agoria, aura probablement été un des artistes qui ont marqué l’année 2010. Fin 2009, il avait déjà imprégné les esprits avec ses EP, Magnolia / Libellules (review) sur InFiné et Diva Drive sur Different. Fort de ces deux succès, il entame l’année 2010 en prenant le temps de nous préparer deux sorties de très grande qualité, acclamées tant par la critique que par le public. Toutes deux sorties sur son label, Grande Torino (review) et Speechless ont su placer l’artiste sous les feux des projecteurs et transformer son nouvel album en un des albums les plus attendus de l’année 2011. Mais Sébatien n’en est pas à ses débuts, il a déjà un beau palmarès à son actif et on lui doit déjà des titres aussi prodigieux que Les Violons Ivres, Dust, Solarized, La 11ème Marche ou Sky Is Clear sans oublier la bande originale du film Go Fast (review). Après maintenant plus d’une décennie de production, Agoria nous propose (enfin) son troisième album, Impermanence.

Selon lui, « c’est l’album qui me ressemble le plus », c’est ainsi qu’il nous emmène aussi bien vers des pièces contemplatives qu’à travers des balades acoustiques sans pour autant renoncer à des rythmes beaucoup plus dancefloor. Précisons aussi que bien que ce soit un nouvel album, l’ensemble des dix titres ne sont pas exclusifs puisque nous retrouvons ainsi quelques-uns des ses derniers grand succès comme Speechless en collaboration avec Carl Craig et La Scalars, Grande Toniro et Libellules. Cet album est aussi l’occasion pour lui de multiplier les collaborations, s’est ainsi que nous retrouver les voix de Kid A ou Seth Troxler et redécouvrons Scalde après une première collaboration sur le titre For One Hour sorti en 2010. En parlant de pièces contemplatives, de balades acoustiques et de Kid A, c’est d’ailleurs sur ce trio que le premier titre, Kiss My Soul, repose. Ce titre intimiste permet de découvrir la voix atypique de la chanteuse âgée d’à peine 20 ans et originaire de Virginie (USA). Avec le track Souless Dreamer, nous avons l’occasion de découvrir une autre voix, celle de Seth Troxler dans un registre où on l’attendait peut-être moins. Sur la plage Panta Rei, Agoria renoue avec le dancefloor avec une rythmique déjà plus soutenue, une ambiance plus sombre et une atmosphère plus prenante mais l’ensemble se retrouve cependant bousculer par la présence d’un instrument cher à l’artiste, le violon. Simon, pour sa part, nous emmène dans une transition très minimaliste introduisant le fameux Speechless. Sur ce titre, nous pouvons y découvrir la voix du DJ star américain, Carl Craig, dans un registre assez spécifique. Agoria raconte d’ailleurs la genèse de ce titre par cette anecdote: « J’avais demandé à Carl, quelque chose de romantique dans la veine des spoken words de Angel. Ce que j’ai finalement eu relève plutôt du pornographique » mais le résultat ne lui déplait pas pour autant. S’ensuit le sublime Grande Torino dont nous ne lasserons jamais de parler et qui nous ouvre la voie vers Heart Beating où nous retrouvons une nouvelle fois Kid A, toujours dans un registre plus proche de la ballade que du tube dancefloor. Avec Little Shaman, c’est la voix de Scalde que nous pouvons réentendre sur un titre clairement plus orienté vers une efficacité en DJ set mais toujours en gardant cette approche mélodique et la présence instrumentale propre aux différentes productions de l’artiste. En revanche sur Under The River, le souffle feutré des cuivres nous invite plutôt à une promenade de sonorités nocturnes et cherche à poser l’auditeur afin qu’il se laisse envahir par cet univers et embarquer dans un voyage de douce mélodie. L’album se clôture sur le déjà reconnu Libellules que nous ne présentons plus.

Agoria résume cet album par ces mots: « Avant, ma musique était souvent sombre et peut-être un peu forcée. Cette fois, j’ai juste laissé les choses venir à moi spontanément, et tout semble s’être harmonisé comme je le souhaitais. » Des mots qui énoncent assez bien l’esprit de cet album et l’énergie qui s’en dégage. Il a su trouver le compromis entre la ballade, la découverte, la mélodie, l’efficacité, le plaisir, les émotions et le dancefloor. Après Grande Torino et Speechless, les attentes étaient grandes et à mes yeux, Agoria a rempli son pari et a réussi à proposer un album à la hauteur des attentes.

Tags

About author: Sultan El Turrah

Founder and owner of TheClubbing.com / Document electronic music since 1999.

Navigation

You may also like...

Advertising

Advertising